- SÉBIL
- SÉBILSÉBILEn Orient, l’aumône la plus belle est, dit-on, celle de l’eau. Le mot sab 稜l (la voie de Dieu), devenu sébil, désigne, depuis le Moyen Âge, une fontaine publique. Les plus anciens sébils sont des fontaines appliquées contre le mur d’un édifice, dans une vaste niche aveugle dotée d’un bassin d’où l’eau s’écoule, tels le sébil al-Baridi (fin du XIIIe s.) et le sébil al-Khazne (début du XVe s.) à Damas. Il y a auprès de certains mausolées médiévaux des sébils simples, avec une timbale attachée par une chaînette. Au Caire, il subsiste une quinzaine de sébils et de sab 稜l-kuttabs. Ces derniers constituent un trait saillant de l’architecture mamelouke du Caire; placés à l’angle d’un édifice, ils sont composés d’une fontaine au rez-de-chaussée, éclairée par deux grandes baies grillagées, et d’une école primaire (kuttab ) au premier étage. On notera les deux sab 稜l-kuttabs de Qaytbay (fin XVe s.), celui de l’émir Mu ムammad Katkhoda avec un grillage en bronze (1677), et celui d’‘Abd ar-Ra ムm n (milieu du XVIIIe s.) recouvert de plaques de faïence. Dans l’Empire ottoman, à partir du XVIIIe siècle, le sébil devient un pavillon isolé s’ouvrant à l’extérieur par des baies grillagées où les passants peuvent boire gratuitement l’eau que leur offre un préposé. Il en existe à Istanbul un certain nombre, dont le plus remarquable est celui du sultan Ahmet III près de Sainte-Sophie.
Encyclopédie Universelle. 2012.